Le Dragon Galactique
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 Les mythologies

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Saoirse
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Saoirse


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MessageSujet: Les mythologies   Les mythologies EmptyDim 20 Nov - 16:06

Après une discussion fort intéressante sur les différentes Mythologies, leurs influences, leurs interpénétrations et leurs retranscriptions quelquefois erronées voire dévoyées par l'apport du Christianisme. J'ouvre ce Topic pour en débattre avec ceux qui sont intéressés par le sujet. Vous êtes dans l'auberge espagnole de la - des - Mythologies.
N'y figurera que ce que vous y apporterez...


Dernière édition par Saoirse le Dim 20 Nov - 17:34, édité 1 fois
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Niemar
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyDim 20 Nov - 17:32

Pour répondre à ce que disais Esus, je ne faisait pas référence à l'arbre de la connaissance, mais au principe de la mutilation/crucifixion. Odin s'est, comme Jésus, fait attaché, pour un arbre avec l'un et sur une croix pour l'autre, et a jeûné jusqu'à sa libération et la fin de ses souffrances. Les résultats sont quelques peu différents mais on des points communs : Odin y a acquis une grande connaissance alors que le Christ a rejoint les cieux. Ils ont donc tous deux atteint un but après de lourdes difficultés qu'ils se sont eux même imposés.

Là, je suis pas sûr du tout d'être clair x)
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Saoirse
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyDim 20 Nov - 17:34

Je vais commencer par ce que je connais le mieux: Newgrange. (les Dieux et héros feront l'objet de posts ultèrieurs pour ne pas transformer le tout en maelström incompréhensible)

Quelques faits et points historique.

Newgrange doit son nom moderne au fait que le terrain appartenait aux moines de l'abbaye de Mellifont qui en cultivaient les parcelles.

Le site se compose d'un tumulus de 85 m de diamètre pour 10 m de hauteur, il fut érigé (selon les dernières datation au C14) aux environs de 3200 avant J.C. soit 600 ans avant la grande pyramide de Gizeh et mille ans avant Stonehenge. Les archéologues la classe dans la catégories des tombes à passage.

Après un passage étroit et coudé, l'on débouche sur la chambre principale comportant trois absides.

Au solstice d'hiver (20-21 décembre), le soleil pénètre par une ouverture rectangulaire au sommet de l'entrée et vient progressivement toucher le centre de la tombe de l'abside principale.

Autour du tumulus de nombreux Cairns gravés de triskèles sont disposés.

Newgrange fait partie d'un ensemble de tumulus avec ceux de Knowth et Dowth.

Il est situé dans le comté de Meath à environ une dizaine de kilomètres de la ville de Drogheda. Il est également près de la colline de Tara (Siège des rois d'Irlande), de l'abbaye de Méllifont et du siège de la bataille de la boyne (1690)

Le site fut "redécouvert" en 1699 par un propriètaire terrien Charles Campbell qui avaient ordonné à ses laboureurs de déplacer les pierres qui encombraient son champ. En déplaçant ces pierres, ils ont mis à jour l'entrée de la tombe.


Mythologie


La légende veut que Brug na Bóinne (le palais de la déesse Boann ou palais de la Boyne-la Boyne étant la rivière qui passe près du site-). fut érigé par la Tuatha dé Danaan (la tribu de la Déesse Dana) pour servir de tombe à leur chef: Dagda Mór (Le Dieu Bon) et à ses fils.

Aengus (Oinghus), un des fils du Dagda et de Boann demanda à son père la jouissance du palais pour "un jour et une nuit" ce qui pourrait se traduire par éternellement. Il déposséda ainsi son père du palais de la Boyne.

on raconte aussi que Aengus y apporta le corps de Diarmaid après sa mort à Ben Bulben afin de: "put an aeriel life into him so that he will talk to me every day." (lui insufler la vie pour qu'il puisse me parler tous les jours)

C'est aussi là que le grand héros mythique Cúchulainn fut conçu par sa mère Dechtine après que Lugh l'ait visité en songe.

Enfin, c'est le lieu vers lequel ont volé Aengus et Cair sous la forme de Cygnes pour y vivre.
( fait notable: Newgrange est une étape de la migration de cygnes vers l'Islande en octobre et en mars).

Le lieu était connu pour prodiguer une quantité inépuisable de bière, trois arbres portant leurs fruits et deux cochons; l'un vivant, l'autre rôti et prêt à consommer. ceci étant dû à l'artefact du Dagda, le chaudron (équivalant de la corne d'abondance) -que l'on retrouve aussi dans le folklore irlandais le chaudron de pièces d'or des leprechauns-



Archéologiquement


de nombreux ossements d'animaux (chiens notamment), des bijoux et des objets manufacturés à partir d'ossements d'animaux ont été mis à jour.

le Professeur Michael J. O'Kelly in 1967 redécouvrit l'alignement du solstice à Newgrange, bien que ce fait était entré dans le folklore Irlandais.


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Ghanima
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyDim 20 Nov - 17:50

Très intéressant !

Après une rapide recherche pour voir à quoi ressemble le site, je suis tombée sur une vidéo (12 min.) qui présente le site et les légendes. Attention, c'est multilangue et ça pique les yeux Shocked

http://www.kewego.fr/video/iLyROoafYACs.html
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http://www.lamagiedesmots.be/
Saoirse
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyDim 20 Nov - 18:03

Symbolisme de la croix celtique

La croix celtique peut s'apparenter à la rouelle celtique (6, ou 8 branches) et qui n'est pas qu'un symbole solaire, mais plutôt un symbole du monde où le centre se déploie vers sa périphérie avec son principe (le centre) et sa manifestation (la roue cosmique).

La croix celtique reprend le principe des points cardinaux et des éléments

Au nord: la Terre et l'univers matériel et minéral

A l'est: l'air, l'aurore et la respiration

Au sud: le feu, le soleil, l'énergie

A l'ouest, l'eau, l'immatériel et l'autre monde

Au centre de la croix se trouve le cinquième élément, l’étincelle de vie, la vibration créatrice, il est dans une autre dimension intemporelle et concentre tout. Il est le Gwyvre

Il n'y a pas d'exemple de croix celtique apparaissant en Irlande avant les croix Irlandaises chrétiennes. les premières représentations de roues solaires avec les branches dépassant le centre ont été trouvées en Suéde. ce sont des gravures rupestres datées d'environ 6000 av J.C.
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Saoirse
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyDim 20 Nov - 18:15

outre le côté multilingue de cette vidéo (une première pour moi!)

Je me rends compte, qu'ils ont repris presque mot pour mot le discours des guides du site (je le sais j'en étais un) .Le plus drôle c'est que dans mon texte de présentation du site, j'ai fait pareil. donc je rends à César ce qui appartient aux guides de Newgrange: leur laïus.

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Esus
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyMar 22 Nov - 11:29

Ce que je poste ici-même se base sur les travaux de Mircea Eliade.

Mircea Eliade (13 mars 1907 à Bucarest - 22 avril 1986 à Chicago) est un historien des religions, mythologue, philosophe et romancier roumain. Mircea Eliade est considéré comme l'un des fondateurs de l'histoire moderne des religions. Savant studieux des mythes, Eliade élabora une vision comparée des religions, en trouvant des relations de proximité entre différentes cultures et moments historiques. Au centre de l'expérience religieuse de l’homme, Eliade situe la notion du « Sacré ».

Il s'agit de l'un des mes auteurs préférés sur la question des mythes (avec Dumézil dont je parlerais plus tard).

Hiérophanies, théophanies, territoire sacré, temps sacré

Hiérophanies et théophanies

A la base et à l’origine de toute religion, il y a une manifestation du divin (hiérophanie) vécue par l’homme ou une manifestation de Dieu (théophanie).
Finalement, comme l’a souligné Mircea Eliade, toute l’histoire des religions de la plus primitive aux plus élaborées est constituée par une accumulation de hiérophanies et de théophanies : de la manifestation du sacré dans un objet quelconque (pierre, arbre) jusqu’à la manifestation de Dieu dans une personne : Jésus (pour le christianisme) ou Krishna (pour l’hindouisme).

A l’origine du judaïsme se trouvent plusieurs théophanies :
•Gen 18 : Abraham au chêne de Mamré (trois hommes, en fait trois anges, lui apparaissent)
•Ex 3.1 : Moïse et le buisson ardent
•Ex 19-20 : Moïse dans le Sinaï.

A l’origine de l’islam se trouve l’apparition de l’ange Gabriel à Mohammed en 610, qui selon la Sîra, apporta au Prophète un Livre, le Coran.

On voit d’après ces quelques exemples qu’il n’y a pas de théophanie brute, toute théophanie est toujours médiatisée. On voit aussi la diversité des supports de théophanie :
•une personne (christianisme, krishnaïsme)
•un ange ou un livre (islam)
•un arbre (buisson ardent)
•une nuée (Dieu parle dans une nuée, par le tonnerre en Ex 19-20)
•une pierre (dans toutes sortes de religions)….

On voit aussi le problème que posent ces théophanies. L’objet ou la personne qui sont support de la théophanie , dans lesquels se manifeste le sacré ou Dieu reste un objet comme les autres :
•le Coran est apparemment, à première vue, un livre comme les autres. Cependant, pour les musulmans il révèle une réalité surnaturelle (Dieu), et l’ange Gabriel se présentait souvent sous la forme d’un jeune homme
•de même Jésus (ou Yoshoua) était apparemment un homme comme les autres : cependant pour les chrétiens, il est fils de Dieu
•de même encore : telle pierre qui est l’objet de vénération dans telle religion africaine est apparemment une pierre comme les autres (même composition chimique). Cependant, pour le croyant, il s’agit d’une pierre pas comme les autres, d’une pierre sacrée, c-à-d qui manifeste, révèle une autre dimension de l’existence.

Bien remarquer : ce n’est jamais la pierre, l’arbre etc… que l’on adore, mais la divinité, la puissance qui un jour s’est manifestée dans cette pierre. C’est ce que l’on appelle l’irrécognoscibilité du sacré. Le sacré n’est pas reconnaissable a priori.
Dans toute hiérophanie, il convient donc de reconnaître trois éléments :
•l’objet naturel (pierre, arbre…) qui continue à se situer dans son contexte normal
•la réalité invisible qui donne un autre caractère à l’objet support de théolophanie
•le médiateur qui est l’objet naturel revêtu des nouvelles dimensions de la sacralité.

A partir du concept d’hiérophanie, on comprendra mieux ce qu’on entend en histoire des religions par territoire sacré et par temps sacré.

Territoire sacré

Un territoire sacré est un territoire où un jour a eu lieu une théophanie ou une hiérophanie et qui à cause de cela est devenu marqué, tabou.
•Le Sinaï est territoire sacré, parce que Dieu s’y est révélé à Moïse
•Vrindavân, en Inde, est territoire sacré, parce que Krishna y a passé sa jeunesse. Or Krishna est l’incarnation de Vichnou.
•La Mecque est territoire sacré, parce que, selon la tradition islamique, Abraham y planta sa tente et l’emplacement du haram a été délimité par Dieu lui-même qui fit souffler un vent qui dessina sur le sable su sol les contours de la Ka’ba
•Jérusalem est ville sainte pour le judaïsme notamment parce qu’elle est considérée par le judaïsme comme le centre du monde, autour duquel le reste du monde a été créé.
D’après tous ces exemples, on voit également qu’un lieu sacré peut être à l’origine une simple place, non construite.

Le sacré et l'interdit

La notion de sacré inclut la notion d'interdit et de tabou (voir R.OTTO, Le sacré). L'objet sacré ou la personne sacrée est en même temps tabou. C'est ce qui explique les nombreux tabous qui les entourent.
La racine arabe HRM exprime très bien cette dualité: vocalisée haram, elle signifie "sacré" (au sens où un territoire est sacré, donc interdit), vocalisée harâm elle signifie "absolument interdit").
C'est pourquoi, il faut être habilité à pénétrer dans un lieu saint.

L’habilitation à pénétrer dans un lieu saint
On ne pénètre pas n’importe comment, ni n’importe quand dans un lieu saint.
Ex 3.5 (buisson ardent) : N’approche pas d’ici, dit le Seigneur à Moïse, ôte la chaussure de tes pieds, car le lieu ou tu entres est une terre sainte
Ôter les chaussures est ici un rite de pureté. La délimitation entre profane et sacré exige que l’on ne transporte rien (poussière…) d’une zone à l’autre.
•Avant d’entrer dans une mosquée (et aussi dans un temple bouddhiste), on ôte de même les chaussures. Avant la prière (où l’on s’approche encore plus intimement de Dieu), il faut procéder à diverses ablutions.
Souvent à l’intérieur d’un territoire sacré, il y a une zone de sacralité maximale où l’accès est soumis à des restrictions plus sévères encore.
•Au centre des temples hindous, il y une cella où se trouve la statue de la divinité, c’est le garbhagriha (ou saint des saints, en sanskrit). Pour pouvoir y pénétrer, il faut être prêtre, c.-à-d. brahmane, c.-à-d. être soumis à des rites de pureté plus exigeants que pour le commun des mortels (végétarisme). Pour entrer dans le reste du temple, les restrictions sont au contraire minimales : il suffit d’être hindou.
•Dans le christianisme, la restriction ne se fait pas au niveau du sanctuaire, mais du rite.
Dans le catholicisme, seul un prêtre peut célébrer la messe ; or le prêtre est, lui aussi, soumis à des exigences de pureté plus grande que le reste des fidèles (célibat).

Pour participer au rite central du culte chrétien, l’Eucharistie, il faut être chrétien, c.-à-d. être passé par le baptême qui, lui, a aussi un aspect de purification, par l’eau du baptême et le Saint-Esprit. Le rituel chrétien commence par la confession des péchés, qui est une purification intérieure.

Plus un territoire est sacré, plus il y a des restrictions d’accès : si, à la rigueur, on permet en général à des non-musulmans d’entrer dans une mosquée (en dehors des heures de prière), l’accès au haram de La Mecque, où se trouve la Ka’ba, le sanctuaire central de l’islam, est réservé aux seuls musulmans.
En résumé, on peut dire qu’un espace sacré est un endroit où un jour il y eu une hiérophanie quelconque et qui est caractérisé par des restrictions d’accès.
Autrement dit pour l’homo religiosus, l’espace n’est pas homogène, il présente des ruptures et des cassures.
Il y a des espaces sacrés, forts, significatifs, et d’autres, sans structure, ni consistance, pour tout dire a-morphe.
Plus encore, pour l’homme religieux, cette hétérogénéité de l’espace se traduit par l’expérience d’une opposition entre l’espace sacré, le seul qui soit réel pour lui, parce que c’est le lieu de la foi, et tout le reste, l’étendue informe qui l’entoure (l’espace profane).

Le temps sacré

Pas plus que l’espace, le temps n’est pour l’homo religiosus, ni homogène, ni continu. Il y a un temps sacré qui est le temps des fêtes, qui se distingue de la masse amorphe du temps du reste du calendrier

Le temps sacré par excellence, c’est le temps liturgique qui est toujours cyclique et qui réactualise, année après année, les événements fondamentaux de la religion.
La liturgie chrétienne a un caractère cyclique très accentué. L’année liturgique commence par la période de l’avent (où l’on attend le Christ), puis Noël, le temps du carême, Pâques, l’Ascension et Pentecôte.

La logique des hiérophanies et des théophanie.

On a vu précédemment qu’à la base du phénomène religieux se trouvent les théophanies. Quel est le sens de ces théophanies ? C’est qu’on ne peut jamais voir Dieu, on ne peut que saisir ses manifestations dans le monde des phénomènes.

La plupart des religions ont exprimé cette vérité, chacune dans son langage propre.
•Ex 33.23 (renouvellement de l’Alliance) : Tu me verras de dos, mais Ma face on ne peut pas la voir, dit Dieu.
Ce qui signifie dans le langage biblique qu’on ne peut que saisir les effets de Dieu dans la Création.
•Dans l’islam, ce que le Prophète a vu durant la Nuit du Destin du 26 au 27 ramadan 610, ce n’est pas Dieu lui-même, mais l’ange Gabriel (cf. la Sîra et Coran 53)
•Dans l’hindouisme, le Brahman (l’Absolu au-delà duquel il n’y a plus rien) est insaisissable et invisible. On ne peut que saisir ses manifestations tels que le Soleil ou les divinités personnelles comme Shiva ou Vichnou, lequel s’est manifesté dans le monde phénoménal par l’intermédiaire de son incarnation Krishna. Cette incarnation s’appelle en sanskrit avatâra, littéralement " descente ". L’idée sous-jacente, c’est qu’il y a une rupture de niveau.

De même d’ailleurs, la révélation coranique est appelée tanzîl, " descente ", au sens de passage d’un plan à un autre.

Conséquence : comme la divinité en elle-même est inaccessible (Deus absconditus) et comme la seule chose qui soit accessible à l’homme, ce sont les objets sensibles, détectables par les sens, la divinité se manifestera dans des objets détectables par les sens : c’est cela qui constitue une théophanie. Et c’est là que gît l’ambiguïté et le côté paradoxal des hiérophanies et théophanies, c’est que la Transcendance en elle-même est inaccessible, cependant pour se rendre accessible, elle est obligée de prendre des formes palpables, historiques, sensibles, c.-à-d. précisément d’abandonner son caractère transcendant. D’où la difficulté de la transmission d’un message religieux dans un monde matérialiste qui ne saisit plus l’articulation entre le transcendant et le matériel dans le religieux. Les théophanies précisément articulent l’invisible et le visible.

Les règles de la théophanie

* Règle 1 : tout objet du monde sensible peut devenir le support d’une théophanie : pierres, montagnes, la terre, les eaux, le feu, les éléments atmosphériques (foudre, tonnerre, vent…), le soleil, la lune, les étoiles, le ciel, la lumière, les arbres, les plantes, les animaux, la nature en général.
* Règle 2 : chaque support de théophanie a ses caractéristiques propres. Une théophanie lithique (qui a pour support la pierre) ne présente pas les mêmes caractéristiques qu’une théophanie céleste.
* Règle 3 : le transcendant a toujours besoin d’une médiation, et c’est à cette médiation que les honneurs du culte sont rendus en apparence.

Les supports de théophanie

La pierre
Où réside le potentiel sacral de la pierre ? D’une manière générale, la pierre et le rocher représente la permanence et l’éternité. Dans la grandeur, la dureté et la permanence de la roche, l’homme rencontre une réalité et une force qui appartient à un monde autre que le monde profane dont elle, fait partie, autrement dit le monde la transcendance.
Les pierres sacrées sont donc sacrées uniquement dans la mesure où on voit en elles une manifestation d’autre chose qu’elle-même. Dans beaucoup de religions dites primitives (une religion " primitive " est une religion d’un peuple ne connaissant pas l’écriture), des pierres sacrées sont l’objet d’un rituel de dévotion. Ce n’est jamais bien sûr la pierre en elle-même que l’on adore, mais la puissance divine qui se manifeste en elle.
Exemple de théophanie lithique : Gen 28.11-19 (l’ échelle de Jacob). Le rituel d’onction décrit au verset 18 ne s’adresse bien entendu pas à la pierre, mais à Dieu, parce que dans l’esprit de Jacob la pierre est liée à la manifestation de Dieu (anges).
La symbolique de la permanence et de l’ailleurs est parfaitement claire dans le cas des météorites, car elles viennent du ciel, qui est le réservoir par excellence de la transcendance. La pierre noire de la Ka’ba de La Mecque est une météorite et on l’embrasse lors du rituel de la cicumambulation. Autre météorite célèbre : la pierre noire de Pessinonte en Phrygie.

Autres pierres sacrées :
Les mégalithes, tels les dolmens dans le monde celtique. Les bétyles (de " beth-el ") des Sémites, les massebôt (pierres dressées, Dt 12.3).
L’omphalos (" nombril ") de Delphes était une pierre blanche considérée comme le centre du monde.
Pour le christianisme, le centre du monde est représenté par une pierre de la chapelle du Saint-Sépulcre (théophanie de la résurrection !).

Les montagnes
Le potentiel sacral des montagnes réside dans le fait qu’elles se trouvent à la limite du ciel et de la terre (elles sont donc particulièrement aptes à exprimer la rencontre du phénoménal et du transcendantal) et aussi dans leur caractère massif (pérennité, permanence).
Ex : l’Olympe en Grèce, le Taï-Che en Chine, le Fuji-Yama au Japon, le Donon et le Mont Sainte-Odile (hiérophanie de la guérison miraculeuse d’Odile) en Alsace, le Sinaï (où a eu lieu la plus célèbre théophanie de la Thora, Ex. 19), le mont Thabor, le Carmel (ordalie d’Elie contre les prêtres de Baal), le mont Sion, le Garizim des Samaritains.
Les sanctuaires-montagnes

Quand il n’existe pas de montagnes, on en construit !
En Mésopotamie, il s’agit des ziggurat appelées en sumérien U-Nur (" montagne "). Elles étaient une image du cosmos : leurs 7 étages représentaient les 7 cieux planétaires.
Le temple bouddhiste de Borobodur à Java est construit lui aussi à la manière d’une montagne artificielle : plus on monte, plus on approche de la Libération (au sens bouddhique du terme).

Les montagnes mythiques
Elles sont mythiques dans le sens qu’elles n’ont pas d’existence géographique.
Ces montagnes sont généralement considérées comme le centre du monde, le point par lequel l’axe du monde, c.-à-d. l’axe cosmique autour duquel tourne le ciel.
•Le Mont Meru en Inde se dresse au milieu du monde. Au-dessus de lui, l’étoile polaire (autour de laquelle tournent les autres étoiles) jette ses feux.
•Les peuples ouralo-altaïques connaissent eux aussi un mont central au sommet duquel est suspendue l’étoile polaire.
•D’après les croyances iraniennes, le mont sacré Haraberezaiti se trouve au milieu de la terre et est relié au ciel.
•Dans l’Edda (mythologie scandinave), l’Himingsbjörg (= allemand " Himmelsberg ") est, comme son nom l’indique, un mont céleste : là l’arc-en-ciel atteint le dôme du ciel.
•Dans le chiisme, le mystique Sohravardi parle du Sinaï mystique : la montagne Qâf, elle aussi point de jonction entre le monde terrestre et le monde céleste.

Les eaux
La sacralité des eaux réside dans leur fécondité.
Les eaux originelles
L’eau est considérée comme la matière primordiale dans beaucoup de mythes de création. Le Tehom de Gen 1.2 est l’océan primitif, sur lequel planait l’esprit de Dieu. L’eau est également la matière primordiale dans la mythologie babylonienne (âpsu) et égyptienne etc…
Les divinités des eaux : Nymphes en Grèce, Apsara-s en Inde….
Fleuves sacrés : Nil, Tigre, Euphrate, Gange, Rhin…
Eaux et sanctuaires : à cause de la sacralité des eaux (et des nécessités de la purification), beaucoup de sanctuaires sont construits près d’une source : le sanctuaire de Delphes près de la source Kastalli, la Ka’ba près de la source Zemzem, Sainte-Odile près de la source du même nom, Lourdes. Les sanctuaires de Mithra étaient aussi régulièrement érigés près d’une source.

Le ciel est le médiateur par excellence de la transcendance à cause de son caractère illimité.
Les dieux ouraniens (identifiés au ciel ou habitant le ciel, " ouranos " = le ciel en grec)
Deux choses sont à distinguer :
- Le ciel est souvent identifié à un dieu
- Le ciel comme résidence des dieux ou de Dieu.
a.En Babylonie, le dieu suprême est Anu (le Ciel), père et souverain des dieux. Il se trouve à la tête de la triade Anu, Enlil, Ea
b.Les noms de Zeus et de Jupiter expriment clairement leur essence céleste. Zeus (comme Jupiter) provient de la racine indo-européenne *div- (cf. divin, diurne etc..) qui signifie " briller comme le ciel diurne ". Jupiter est Iu-piter où " piter " signifie " père et " Iu " est une réduction de la racine *div- (pronocée diw ).
Rem. : si pour un locuteur des langues latines Dieu (Deus, Dio…) signifie " celui qui est brillant comme le ciel diurne ", pour le locuteur des langues germaniques Gott (God…) signifie " celui qui est invoqué liturgiquement ". Gott, God etc. est en effet le participe passif d’une autre racine indo-européenne : *ghau- (invoquer).
c.En Australie, la divinité suprême des tribus du SE, Baiame habite le ciel. Baiame est assis sur un trône de cristal, le soleil et la lune sont ses fils. La tonnerre est sa voix. Il fait tomber la pluie, verdissant et fertilisant ainsi la terre entière. De même que les autres dieux ouraniens, Baiaime voit et entend tout. Rem : à cause de leur caractère céleste les dieux ouraniens sont souvent présentés comme omniscient et gardiens de la morale (cf. Varuna, en Inde, Varuna étant peut-être l’équivalent sanskrit du grec " ouranos ")
d.Partout en Afrique on a relevé las traces d’un grand dieu céleste à peu près disparu du culte, sa place ayant été accaparée par le culte des ancêtres. Le grand dieu céleste y est devenu un deus otiosus (" dieu oisif ").
e.Les Bo-Ilas, tribus bantoues (les Bantous habitent une immense aire entre le Cameroun et le Kénya) de la vallée de Kafue, croient en un Dieu suprême tout-puissant, créateur, qui habite au ciel et qu’ils nomment Leza. Or, Leza est un terme qui désigne aussi dans le langage courant les phénomènes météorologiques. On dit " Leza tomve " pour dire " Il pleut " (cf grec : " Zeus huei " pour dire " il pleut "). On dit aussi " Leza est furieux " pour dire " il tonne ".
f.Pour la majorité des populations Ewé (Togo), Mawu est le nom de l’Être suprême. Mawu est aussi utilisé pour désigner le firmament et la pluie.
g.Le Dieu de Jésus est aussi localisé dans le ciel : Notre Père qui es au cieux…

Mythes et rites d’ascension
Aller vers le haut, c’est se rapprocher de Dieu.

Les mythes d’ascension
a.L’ascension la plus commune est celle des morts. La mort est souvent vécue dans les religions comme un transcendement de la condition humaine, un passage dans l’au-delà. Dans les religions qui situent l’au-delà dans le ciel ou dans une région supérieure, on nous présente souvent ce voyage d’une manière très expressive. L’âme du mort gravit les sentiers d’une montagne ou le long d’une corde. L’expression habituelle en akkadien pour exprimer la notion de " mourir " est " s’accrocher à la montagne ". De même en égyptien " mourir " se dit " myny " c.-à-d. " s’accrocher ". Cf. Dans la Kaushitaki-Upanishad (texte indien du Veda, -6ème s., le mythe du voyage céleste de l’âme, que l’on trouve aussi en Iran.
b.De leur vivant, certains hommes exceptionnels ont pu pénétrer dans le ciel. D’où le mythe des fondateurs de religion (Religionsstifter) : le Bouddha dans le ciel d’Indra à 39 ans en 519 avant JC, Mohammed à 51 ans en 621 après JC. Le cas de Jésus est exceptionnel, car son ascension s’est passée après sa mort et sa résurrection (à 33 ans en l’an 29 de notre ère).
Rites d’ascension
a.Dans l’initiation mithriaque on faisait gravir à l’initié une échelle cérémonielle comportant 7 échelons. Chaque échelon était composé d’un métal différent et représentait une autre sphère planétaire :
1er : plomb, Saturne
2ème : étain, Vénus
3ème :bronze, Jupiter
4ème :fer, Mercure
5ème :alliage monétaire, Mars
6ème :argent, lune
7ème :or, soleil
Le 8ème échelon représente la sphère des étoiles fixes. En gravissant cette échelle cérémonielle, l’initié parcourait symboliquement les sept cieux s’élevant ainsi jusqu’à l’Empyrée (le foyer de l’énergie originelle dans le cosmos).
b) Le chamane (extatique) sibérien gravit, lui, un bouleau cérémoniel comportant 9 encoches : au 6ème ciel il vénère la lune, au 7ème le soleil. Finalement au 9ème il se prosterne devant le dieu suprême Bai Uegur. Les encoches pratiqués dans le bouleau symbolisent les sphères planétaires.

L'écrit sacré
Il y a des paroles (orales) sacrées. Il y a aussi des écrits sacrés. L'écrit est d'autant plus porteur de sacralité qu'il est doué de permanence. Les paroles volent, les écrits restent.
Déjà par elle-même l'écriture revêt un caractère sacré.

Souvent on croit que ce sont les dieux qui ont inventé l'écriture. Odin, selon la mythologie germanique; a inventé les runes. Les hiéroglyphes ont été inventés par le dieu égyptien de la sagesse Thot. En Babylonie, c'est le dieu Nabû qui est à l'origine de l'écriture, chez les Celtes Ogma, fils de la déesse de la sagesse Brig.

C'est pourquoi l'écriture était universellement dans les temps antiques entre les mains des prêtres, comme le culte et la magie, l'astrologie et la mantique, la mythologie et les annales.

Les formules écrites ont un effet tout particulièrement magique, quand elles sont inscrites sur des billets, des rouleaux ou des tessons. On les accroche aux murs de la maison, on les porte autour du cou. Elles servent de talismans et d'amulettes. Talisman vient du grec telesma ("bénédiction") et amulette du verbe latin amoliri "se défendre", ce qui correspond au grec apotropaion et phulaktêrion.

Les textes magiques sur les murs des pyramides et des tombes égyptiennes devaient protéger les défunts qui y étaient enterrés.

Sur les tefillîn des Juifs est inscrit le Chema' Israël, sur les amulettes chrétiennes des noms de saints ou des versets bibliques, sur les amulettes musulmanes des versets du Coran, même quelquefois le Coran entier en écriture miniature.

La parole sacrée mise par écrit est cependant plus qu'une formule magique, qui, elle n'agit que sur le moment. Les Ecritures sacrées confèrent à une religion l'immortalité. Prières, oracles, mythes, lois etc... ont été transmis pendant des millénaires de bouche à oreille, et de maître à élève. Les hommes des temps passés avaient des aptitudes phénoménales à mémoriser les textes, tels les étudiants brahmaniques, les mobed parsis. Encore aujourd'hui, nombre de musulmans (les hâfiz) connaissent le Coran par cœur, certains Juifs toute la Torah.

Quand une religion sans écriture meurt, meurent aussi avec elle les textes. Mais si ces textes ont été consignés sur des papyri ou gravés dans la pierre, alors la religion continue à vivre. Beaucoup de religions antiques ont été pour ainsi dire ressuscitées, lorsque leurs écritures ont été rendues accessibles par les chercheurs. D'autres (textes celtiques, textes de la civilisation de l'Indus) résistent encore.

Religions scripturaires
On distingue deux sortes de religions scripturaires: celles qui ont simplement mis par écrit, par commodité, les textes utilisés dans la vie cultuelle privée et publique. D'autres ont développés des Ecritures canoniques, c.-à-d. normatives et faisant autorité. Ces Ecritures sont alors considérées comme d'origine divine et partagent d'une certaine manière l'éternité de Dieu.

Les Ecrits canoniques ou bibles de l'humanité
Ils se divisent en deux groupes.

1. Certain écrits sacrés sont nés de manière anonyme comme le Veda ou les cinq livres sacrés du confucianisme.

2. Toutes les autres bibles de l'humanité sont nées sur le sol de religions fondées par des personnalités hors du commun. On distingue là aussi deux catégories:

a) les livres canoniques des religions mystiques de l'Inde: le Siddhânta du jaïnisme, le Tipitaka du bouddhisme theravâdin. (Petit Véhicule), le Dharma du Grand Véhicule, le bKa-'gyur (prononcer: Kanjour) du bouddhisme tibétain.

b) D'un genre différent sont les écritures des religions révélées l'Avesta du mazdéisme, la Torah ou plutôt le Tanakh du judaïsme, le Nouveau Testament et l'Ancien Testament du christianisme, le Coran de l'islam, le Guru Granth du sikhisme (en Inde), la Ginzâ et le Livre de Jean du mandéisme (en Irak), les sept livres de Mani: (manichéisme) le Shahpurakan, l'Evangile de Vie, le Trésor de Vie, les Pragmateia, Le Livre des Secrets, Le Livre des Géants et Les Epîtres .

3. A ces écrits canoniques s'ajoutent des écrits secondaires ou deutéro-canoniques, donc d'une autorité moindre que les écrits canoniques. Dans l'hindouisme, c'est la smriti (par opposition à la çruti), laquelle se compose des çâstra (littérature juridique), du Mahâbhârata (immense épopée, avec la Bhagavad-Gîtâ), le Râmâyana (immense épopée aussi), le Râmâyana hindi de Tulsî Dâs, les Purâna, le Tiruvâçagam de Mânikka Vâçagar, et les chants marâthes.
Dans le bouddhisme theravâdin du Petit Véhicule, notamment les Jâtaka ("naissances antérieures du Bouddha"), le Milindapañha (questions du roi Milinda ou Ménandre), dans le bouddhisme tibétain le bsTan-'gyur (prononcer: Tanjour).
Dans le mazdéisme une série de textes en pehlvi, en particulier le Dênkart (de l'époque sassanide), le Bundahishn (écrit cosmologique et apocalyptique), le Shayast la-shayast (éthico-ritualiste), l'Artâ î Virâf Nâmak ("le livre de la descente d'Artâ Virâf", description des cieux et de l'enfer).
Dans le judaïsme, la Michna et le Talmud, ainsi que le Zohar.
Dans le christianisme , les écrits des "pères apostoliques" (les Epîtres de Clément, Barnabé, Ignace, Polycarpe, le Pasteur d'Hermas et le Symbole des Douze Apôtres, et les ouvrages des pères de l'Eglise.
Dans l'islam sunnite, les recueils de hadîths («paroles de Mohammed en dehors des instants de Révélation", formant la Sunna), pour l'islam soufi les Methnevî de Djalâl ad-dîn Rûmî,

4. A côté des écrits reconnus comme faisant autorité, à titre canonique ou deutérocanonique, il y a des écrits de moindre valeur qui ont été exclus du culte ou du raisonnement théologique. Ce sont les apocryphes. Dans le judaïsme, sont considérés comme apocryphes les écrits que les autorités rabbiniques n'ont pas retenus dans le canon de l'Ancien Testament (plus exactement du Tanakh), parce qu'écrits en grec et non en hébreu, mais que certaines Eglises reconnaissent. On peut également ranger dans cette catégorie les écrits de Qumrân. Dans le christianisme, sont considérés comme apocryphes notamment les Evangiles de l'Enfance.

Le canon
Tous ces écrits sacrés sont portés par une communauté religieuse ou politique. Dans la mesure où ils ne sont pas nés d'une croissance "naturelle" comme le Veda, leur délimitation repose sur la décision délibérée d'une instance religieuse. Des conciles jaïns et bouddhistes ont fixé les canons jaïn et bouddhiste. Sous les Sassanides, des institutions officielles de l'Etat ont fixé le canon du mazdéisme pour faire contrepoids à la Bible chrétienne. Les autorités rabbiniques ont fixé le canon du Tanakh, en en excluant les textes écrits en grec. Le canon du Coran a été fixé par les califes Abû Bakr et Othman. Seul Mani fait exception: il a lui-même fixé le canon de la religion qu'il a fondée.

L'origine divine des écritures sacrées

Dans toutes les religions où une écriture canonique s'est imposée, cette écriture est considérée comme divine, sainte, éternelle et immuable.
a) Origine : un dieu créateur. Les écrits sacrés de l'Inde sont nés d'un acte créateur: Prajâpati, le dieu créateur, a créé les hymnes védiques par le tapas ("énergie, ascèse"), les rishis (voyants védiques) les reçurent aussi grâce au tapas. L'idée d'une création des écritures saintes se trouve aussi dans l'Avesta: le Staota yesnya (c-à-d les Gâthâ avec le Yasna) a été créé au-début des temps

b) Origine: émanation divine. Dans ce cas, il n' y a pas d'acte créateur d'un dieu créateur. Selon la Brihad-âranyaka-Upanishad (- 6ème s;) : "ont émané de ce Grand Être (= le Brahman), le Rig-veda, le Yajur-veda, le Sâma-veda....."
La pré-existence des écritures sacrées dans le ciel:
Déjà le Livre d'Henoch et le livre des Jubilés parlaient de livres célestes. Cette conception se retrouve dans l'islam: la Torah, l'Evangile et le Coran sont des fragments d'un Livre céleste qui est auprès de Dieu.
D'autres religions professent que ceux qui mis par écrit les livres saints les ont entendus ou vus dans des visions ou des illuminations intérieures.
Les rishis védiques parlaient avec les dieux des vérités divines.
Les prophètes de l'Ancien testament entendaient les paroles de YHWH et les mises par écrit " prends une grande tablette et écris " (Es. 8.1).
Pour la théologie chrétienne, Dieu est l'auteur premier de l'Ecriture: Dieu a inspiré les auteurs sacrés et cette inspiration varie selon les livres.
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyDim 27 Nov - 18:59

Je sens qu'un petit travail de traduction va m'attendre je souhaiterais étoffer la rubrique celtique... *__*

Sinon deux questions.

La première ce topic traite t-il de l"origine des mythologie et leur apport dans les religions comme la fait le -très- complet post d'Esus ou pouvons nous contribuer avec nos petites histoires mythologiques ? Je déborde d'idées concernant la Grèce antique.

Deuxième question. Cela concerne de nouveau les celtiques. Question personelle, j'ai chez moi un bracelet celtique acheté dans une boutique dans le sud tenue par des Galiciens. Cependant mes parents étant préssés j'ai pas pu me renseigner d'avantage quant à la signigication du symbole.

Voici : (certes c'est l'un des plus connus) :
Spoiler:

D'ailleurs, je dévie je dévie, mais on a montré que les sites litho..lithiqu...avec des pierres partout, (comme les fameux dolmens en Bretagne), ou l'on dresser des pierres souvent en rond tournés vers le ciel se toruvent être le point de champs magnétiques... ou l'origine ou la concentration de champs magnétique...enfin le fait est que personne ou alors lorigine de ces sites sont inconnus...(tiens ca me rappelle l'ïle de Pâques).
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MessageSujet: Re: Les mythologies   Les mythologies EmptyMer 30 Nov - 11:23

Dans un topic mythologie, je pense que l'on peut parler de tout: on peut présenter des récits mythologiques (que l'on peut ou non associer avec d'autres informations comme des vestiges archéologiques ou une analyse du mythe, mais on peut aussi juste poster l'histoire seule). Après, je pense que l'on peut aussi se lancer dans certaines analyses, c'est mon choix, je compare diverses mythologies et religions pour en présenter des points communs, pour cela je me base pour le moment sur les travaux de Mircea Eliade (comme j'ai fais dans mon premier message et comme je vais le faire ici-même/attention, les travaux d'Eliade datent un peu), puis, par la suite, je me baserais sur Dumézil. Mais de temps en temps je pense que je posterais juste quelques histoires (principalement pour ce qui concerne la mythologie grecque).

Vous l'avez compris, pour un tel domaine, j'adore les études comparatives ^^

je pense aussi que l'on peut présenter des chercheurs ou faire un état de la recherche sur la question pour celles et ceux qui ont des informations sur le sujet.

Maintenant je continue avec un post qui se base encore sur Mircea Eliade.

La mort et l'au-delà:

La mort est coextensive à la vie et la vie coextensive à la mort.

Vie et mort sont sœurs. Les deux sont une réalité d'une seule et même face. C'est ce que montre la mythologie de l'humanité: la déesse de la vie est la sœur de la reine des enfers dans la mythologie babylonienne, et l'une n'a pu supplanter l'autre, comme le rappelle le mythe de Tammouz

Dans toutes les civilisations archaïques et traditionnelles; il y a une présence et une familiarité de la mort que nous avons quelque mal à imaginer. On se prépare à la mort par une série de rites.

Dans l'islam, le pèlerinage est une anticipation de l'aventure de la mort: on prend congé de ses amis et de sa famille, comme un mourant sur son lit de mort.

La préparation à la mort par le rite :

Ce qu'il y a de terrible dans la mort, ce n'est pas la mort en elle-même, c'est de ne pas l'avoir expérimentée et vécue d'avance. Il y a donc dans toutes les religions une série de rites destinés à familiariser l'homme avec la mort.

Ainsi dans toutes les civilisations archaïques, c'est l'initiation à la mort, comme d'ailleurs à la souffrance qui marque le passage de l'état d'enfant à l'état d'adulte. On n'est adulte que si on a expérimenté la mort de manière préfigurative. Cette expérience de la mort, toutes les civilisations archaïques la font subir à leurs adolescents. Au cours de l'initiation, l'adolescent vit symboliquement et rituellement sa future mort.

Au Congo, les garçons entre 10 et 12 ans avalent une boisson qui leur fait perdre connaissance. Ils sont alors emportés dans la jungle pour être circoncis. Ils sont enfermés dans la "maison des fétiches". Cet enfermement a valeur d'inhumation. Pendant leur réclusion dans la jungle, ils sont peints en blanc comme les morts.

Dans l'Antiquité, les cultes à mystères comportait tous une initiation rituelle, au cou de laquelle l'initié était mis en face du destin que le dieu lui accordera après la mort. Il foulait le seuil de Proserpine, selon l'expression d'Apulée dans l'Âne d'Or (livre X).

Dans le christianisme, chaque célébration eucharistique commémore la mort et la résurrection du Christ et met le fidèle en face de sa propre mort et de la promesse de sa résurrection en Christ.

Autre exemple de préparation à la mort: le rituel du renoncement (samnyâsa) dans l'hindouisme.

Selon Baudhâyanadharmaçâstra 2.10.17, le futur renonçant offre la dernière oblation (ishti) (de beurre ou de fruits) à Agni, puis il jette les récipients sacrificiels dans le feu Âhavanîya, puis il jette dans le feu Gârhapatya les deux baguettes qui servent dans certains cas à l'allumage du feu par friction. Puis il inhale les trois feux en lui, signifiant par là que désormais. Le sacrifice s'accomplira en lui-même. Puis il répète trois fois à voix basse et trois fois à voix haute: "Om, bhûr (terre) bhuvah (espace intermédiaire), svah (ciel). Je suis entré dans le samnyâsa «. Le renonçant fait en même temps vœu de silence. Il est désormais sans feu ni lieu. Il mendiera sa nourriture, mais passivement, sans rien solliciter de personne: " Qu'il mange de la nourriture donnée sans l'avoir demandée, sans déterminer à l'avance ce qu'il va manger et ce qu'il obtient par hasard " (2.10.18.12)". Il espacera sa nourriture: manger un repas sur quatre seulement, puis un sur six, puis un sur huit ...

On peut aussi prendre les devants:

Selon les Lois de Manou 6.31, cette préparation à la mort peut aller jusqu'à la mort volontaire par inanition, qui est également pratiquée dans le jaînisme. C'est en fait un jeûne à mort: "Qu'il marche pleinement déterminé et droit devant lui, en direction du nord-est (là où les hommes et les dieux se rencontrent), subsistant uniquement d'eau et d'air, jusqu'à ce que son corps se résorbe dans le repos final ". C'est le mahâprasthâna "le Grand départ".

Tout cela est accompagné par une méditation sur la condition humaine qui pourrait presque être bouddhique. Lois de Manou 6.61-67:

" Le renonçant méditera sur la transmigration des êtres humains (...), sur la séparation d'avec les êtres qui leur sont chers, sur leur union avec ceux qu'ils détestent, sur le fait qu'ils sont submergés par la vieillesse et qu'ils sont torturés par les maladies, sur la séparation de l'âme individuelle du corps et sa renaissance dans une nouvelle matrice, et ses pérégrinations sur des dizaines de milliards d'existences (...). Qu'il reconnaisse par une méditation approfondie la nature subtile de l'âtman suprême (= du Brahman) et sa présence dans tous les organismes vivants, inférieurs ou supérieurs. "

La mort, un autre état d'être :

L'homme moderne occulte la mort. Il ne sait plus mourir. Pour lui la mort est toujours une catastrophe. Pour l'homme des civilisations anciennes et archaïques, la vie et la mort sont deux états de l'être, et non l'être et le néant. La vie est un mouvement circulaire, un cycle que la mort n'interrompt pas, si les rites sont correctement accomplis. Le défunt continue à vivre, pourvu que les rites assurent la continuité de son existence.

La mort ouvre en effet un état de crise que seul l'accomplissement des permet de surmonter. Le défunt est partout conçu comme un personnage redoutable. Que craint-on de lui ? Essentiellement qu'il revienne parmi les vivants et perturbe leur vie. D'où toute une série de rites destinés à empêcher qu'il revienne.

Le plus universel, ce sont les vêtements de deuil. On s'habille autrement que d'habitude, de façon que le défunt ne nous reconnaisse pas. Ou bien la procession funéraire prend au retour un autre chemin qu'à l'aller, ou encore on sort le corps par une porte dérobée et non par la porte d'entrée, pour que le mort ne puisse rentrer à la maison. La crémation a aussi pour but de faire séparer plus vite l'âme du corps. Le dernier rite de la crémation hindoue consiste à briser le crâne calciné pour en faire sortir l'âme.

La communauté des vivants doit continuer de vivre :

La communauté des vivants a été affaiblie par la mort d'un de ses membres. Il faut donc faire redémarrer au plus vite la vie. Ceci explique que les repas funèbres tournent souvent à l'orgie, et que dans nos campagnes les enterrements sont souvent l'occasion de joyeuses ripailles où les plaisanteries obscènes ne manquent pas.

Il faut aussi entretenir la vie des morts, d'où l'universalité du culte des morts. On leur fournit de la nourriture, des libations, des fleurs. Dans sa forme la plus spiritualisée, le culte des morts se borne à la prière pour les morts où s'exprime l'idée d'une communauté agrandie qui unit les vivants et les morts. Les vivants peuvent intercéder pour les morts, et les morts aussi peuvent continuer à influencer le cours des choses ici-bas, surtout si de leur vivant, ils ont joui d'une position de puissance. Cf. le credo chrétien : " Je crois au Saint-Esprit, la sainte Eglise universelle, la communion des saints, la rémission des péchés, la résurrection de la chair et la vie éternelle ".

Que deviennent les morts après le trépas ?

Ils survivent d'une manière ou d'une autre (sauf dans les religions sémitiques). Mais très souvent dans les religions archaïques, on considère que la qualité de leur survie dépend de la puissance que le défunt avait ici-bas. Ainsi, le combattant, le roi et la femme morte en couches sont mieux lotis que le commun des mortels.

Ou encore l'on considère que la vie posthume se règle sur la conduite bonne ou mauvaise que le défunt avait de son vivant. Au stade le plus primitif, il n'y avait là aucune intention morale: l'idée est tout simplement que le péché amoindrit la puissance du défunt, l'intégrité la renforce. En corrélation avec cette conception, l'idée qu'il y a deux séjours pour les morts; les enfers, lieu de torture, et le paradis, lieu de délices. C'est une conception qui vient d'Iran et qui passera de là dans le judaïsme, le christianisme et l'islam.

La séparation de l'âme et du corps :

Cette idée d'est développée sous une forme particulière dans le monde indo-européen: le voyage de l'âme. Encore aujourd'hui, dans nos campagnes, quand un décès se produit, on ouvre la fenêtre. Le sens de cette coutume s'est perdu, mais est clair pour un historien des religions: il s'agit de laisser partir l'âme au ciel. Cette croyance n'a évidemment rien de chrétien, puisque le christianisme officiel est fort peu loquace sur le sort des trépassés et professe l'attente de la personne toute entière, non de l'âme seulement, en vue de la résurrection. C'est une vielle croyance indo-européenne qui s'est maintenue en Europe. En voici la version indienne, puis iranienne.

Pour les Indiens, les âmes rejoignent la lune par le chemin des mânes, où elles se reposent en attendant une nouvelle incarnation Celles des initiés prennent la route su soleil, c.-à-d. le chemin des dieux. Les initiés, ce sont ceux qui se sont libérés des illusions et de l'ignorance (Brhadâranyaka-upanishad 6.2.16, Changogya-upanishad 5.10.1), qui connaissent le "mot de passe" (Kaushitaki-upanishad).

Dans tradition iranienne, les âmes des morts, après avoir traversé le pont Cinvat (mot iranien, prononcer "Tchinvat") (cf. le pont Sirât dans l'islam), se dirigent vers les étoiles, et, si elles étaient vertueuses, poursuivent leur chemin jusqu'à la lune, puis au soleil. Les plus vertueuses d'entre elles pénétraient dans le garodmân, la lumière infinie d'Ahura Mazda.

Le thème essentiel du christianisme (comme du judaïsme et de l'islam) n'est pas l'immortalité de l'âme, mais la résurrection, conçue comme une nouvelle création de la personne. La vie éternelle est un don de Dieu.

Désormais, du moins pour l'occident, la réflexion sur le sort des trépassés se séparera en deux routes divergentes: l'immortalité de l'âme des philosophes et des ésotéristes et la résurrection de la chair, pure grâce de Dieu, de la pensée sémitique en général.

La résurrection est une vielle conception iranienne qui a pénétré dans le judaïsme, puis dans le christianisme et l'islam.

Quant à l'idée de réincarnation, elle est répandue partout dans le monde, surtout dans les religions de l'Inde: hindouisme, bouddhisme et jaïnisme. Dans le bouddhisme tibétain, le Bardo Thödol (livre des morts tibétains) décrit en détail les étapes entre la mort et la réincarnation. Il existe d'autres livres des morts: notamment le livre des morts égyptien et l'Ars moriendi ("art de mourir") du Moyen-âge européen. Dans le christianisme, seuls quelques rares pères de l'Eglise, notamment Origène, l'ont défendue.

PS: pour revenir au symbole celtique de Seiky:

http://www.arbre-celtique.com/approfondissements/symbolisme/triskel.php

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